La fuite en Égypte. Le chapiteau est déposé dans la salle capitulaire

 Ce chapiteau illustre un passage de l'Evangile selon Saint Matthieu relatif à l'enfance du Christ:


13 - Après leur départ, voici que l'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : «Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte; et restes-y jusqu'à ce que je te dise. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr.» 
14 - Il se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte; 
15 - et il resta là jusqu'à la mort d'Hérode; pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur :d'Égypte j'ai appelé mon fils.

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Ce chapiteau est l'un des plus beau que le monde roman nous a laissé.

Le sculpteur a admirablement retranscrit dans la pierre la douceur des visages des personnages de la Sainte Famille. Voyez les détails ci-dessous.

 

Admirez le drapé de la Vierge, l'humanité du Christ Roi, posant sa main sur le monde, dans une posture irréaliste puis qu'il est tenu de face, et non pas sur l'âne.

L'enfant Jésus n'a pas une tête d'enfant. Ce n'est pas le petit Jésus, mais le Fils de Dieu.

Mais pour le sculpteur roman, peu importe, ce n'est pas le réalisme de la situation qui  importe mais le message d'humanité qu'il nous transmet.

 

 

Dans le prolongement des Evangiles, je vous propose un très beau texte copte de l'Homélie de Zacharie Evêque de Sakha (Xoïs), datant du début du VIIIe siècle, traduite par U. Zanetti dans Analecta Bollandiana, 111, 1993:

La sainte Famille en Egypte: l'arbre du jardin de baume à Mararieh

Ils se levèrent tous et continuèrent à marcher jusqu'à ce qu'ils entrassent dans le territoire du Caire, dans une ville nommée 'Ayn Shams (Héliopolis). Le vieillard Joseph avait à la main un bâton sur lequel il s'appuyait, qui venait d'un arbre des environs de Jericho;

le Seigneur (à lui, la gloire!) le prit et le cassa en morceaux, et il le planta dans ce lieu désert; il mit sa main divine sur la terre, et aussitôt une eau excellente jaillit; il en prit dans ses mains pures et en but, et il arrosa ces bouts de bois secs qui aussitôt, devinrent verts et poussèrent des branches dont un parfum agréable émanait - et c'est ce que nous appelons le baumier. Ce lieu se nomme à présent Mararieh et la source s'appelle "le puits sacré" [...]. Le seigneur bénit cette place en disant: "Quiconque descendra dans ce puits sacré pour s'y baigner ou pour y boire recevra la guérison de toutes ses maladies." Et il bénit l'arbre en disant; "Tu ne seras pas anéanti, et aucune feuille ne tombera de toi, jusqu'à ce que Dieu hérite la terre et ceux qui s'y trouvent." Et il n'y a pas de doute, en effet, que cette histoire de l'arbre ne figure parmi les histoires les plus extraordinaires, puisque tant d'années ont passé et que l'arbre est toujours tel quel: pas une feuille n'en tombe, ni en été ni en hiver, ni au printemps ni en automne, mais il reste là, attendant la visite de ceux qui veulent venir.

 

 

 

La Terre toute ronde, portée par l'Enfant Jésus est peut-être tout simplement une pomme: Au XIIe siècle, c'est la même chose parce que la pomme est le symbole de la Terre (d'après le Chanoine Denis Grivot).

 

       

 

Détail de la tète de la Vierge.

 

 

 

Même l'âne est plein d'humilité